le récit de Maud et Max. Comment j'ai failli.....
Comment j’ai failli faire du ski
Vous connaissez l’image d’Epinal de la Norvège et de ses fjords en hiver. Le genre de photos qu’on voit dans les catalogues Conrad Sports destinés à la clientèle Alpine. En 2014 il faut l’oublier. Loin des mètres de neige habituels nous avons eu droit à 15cm de gazon.
L’altitude du début d’enneigement se situait à environ 400-500m d’altitude. Pas mal direz-vous sauf qu’en Norvège l’altitude des départs est à environ 2.5m… En deux semaines, je ne sortirai que 2 fois mes lattes. Et chaque occasion fera l’objet de nombreuses interrogations : Ratio portage / ski, orientation, météo pour demain… Sérieusement on prend les skis ?
La géographie du coin offre cependant des possibilités d’itinéraires très esthétiques. Les vallées dessinant des sortes de peignes bordant les fjords, il est souvent possible de partir d’une vallée menant à la mer pour arriver dans la suivante en ayant gravi un sommet ou franchi un col.
Jour 1 : du ski
On y croit toujours, perso skier de la mauvaise neige dans un coin magnifique n’est pas synonyme de mauvaise journée. Départ de Store Standal pour arriver à Ytre Standal en franchissant le col séparant les 2 vallées. Subissant des rafales à 1.000.000 de km/h, nous faisons demi-tour et retournerons bredouille a Store Standal d’où (heureusement) ZERØ n’avait pas encore bougé. Descente sur une neige vraiment mauvaise. « Lâchez pas les chevaux ce n’est pas le moment de se faire mal ! » lance Romain.
Peine perdue Maud se blesse au genou et finira la course en ambulance. Point positif, Philippe est désormais au top pour le déclenchement de secours en Norvège.
Jour 2 et 3 : de l’alpinisme
Cette fois ci ce sera sans skis. Nous décidons de partir 2 jours avec une nuit en refuge DNT pour gravir le Kolåstinden sommet roi des Alpes de Sunnmøre. L’état de la neige à 10 heures du matin nous fait changer nos plans. Nous resterons nous reposer au DNT l’après-midi et partions aux aurores pour gravir le sommet le lendemain.
Le début de l’ascension nous permet de découvrir une neige bien « resserrée », nous cramponnons rapidement. Nous n’empruntons pas la voie normale et décidons de passer par l’arête sommitale pour atteindre le sommet. Après l’ascension d’un couloir assez raide, nous voilà sur l’arête. Le paysage s’ouvre magnifique. Mais en l’observant, je dois me rendre à l’évidence, il va falloir redescendre par là…
- Euh les gars on va redescendre par le couloir ?
- Oui, par ou d’autre ?
- Je préfère vous prévenir je vais faire de l’huile à la descente…
Charmé par ce paysage glaciaire, nous avançons sur le fil de l’arête, tout va bien jusqu’à ce que la sanction tombe tel un couperet. Nous sommes bloqués juste sous le sommet par un passage beaucoup trop exposé compte tenu du matériel embarqué… Et c’est le BUT !!!
Changement d’équipe et découverte des alentours de SÆBØ, ce n’était pas possible plus tôt la moitié de l’équipe avait déjà arpenté ces combes. Nous nous attaquons donc à la plus proche du bateau en direction du Dalegubben. Beaucoup de portage, depuis notre arrivée la limite d’enneigement est encore remontée, mais assez rare pour être noté, le soleil brille !!! Nous skions une neige de printemps excellente et ça fait du bien. Histoire de ne pas perdre les bonnes habitudes, nous avons un blessé dans la bataille puisque Thibaud souffre désormais du ménisque. Ça continue!
Jour 5 et 6 : du parapente
Là je dois dire que je n’ai pas regretté de m’être chargé d’une voile !!! Je pars le matin avec le reste des valides en direction du Grotdalstindane. Ils sont chargés de leurs skis et moi de mon parapente. La marche d’approche est longue, mais le paysage magnifique. Je ne m’en lasse pas. Nous remontons dans une neige qui s’annonce plutôt bonne à skier mais je suis concentré sur tout autre chose : comment est le terrain, comment est orienté le vent, … il faut que je me trouve un décollage. Ce sera un peu sous le sommet, maintenant il faut se mettre en l’air. Vingt minutes plus tard je suis toujours en train de batailler avec les suspentes de l’ultralight de Loïc, saloperie d’élévateurs light... Ca y est ça ressemble à un parapente, paré à décoller !!! La voile ne tient pas en place elle glisse sur la neige pour se retrouver en dessous à chaque fois. Gonflage du stab, la voile remonte la pente telle une carpette, mise dans le vent qui est complètement travers, elle monte petit à petit, tout est prêt, je me lance travers pente, corrige le cap et prend mon envol ! Grand soulagement lorsque je survole mes compères ! Le vol est super, ça tiens sans être chimique, une petite demi-heure plus tard je suis complètement congelé et décide d’aller atterrir, les vaches (pas les ruminants) sont nombreuses et immenses par là-bas. J’arriverai au bateau 2-3 heures avant les skieurs.
Comment j’ai failli me transformer en crabe
Chronique de pêcheurs amateurs.
Au vue des conditions météo, l'activité la plus prenante fut : la pêche ! Différentes méthodes : le filet, la canne, le casier. L'investissement varie en fonction de la méthode.
La pêche au casier pour les crabes étant la plus tranquille. Une tête de poisson comme appât, le casier lancé à la flotte, récolte le lendemain matin (encore faut-il avoir l'appât).
La pêche au filet est censée être tout aussi tranquille et fructueuse. On utilise l'annexe pour aller déposer le filet stratégiquement, rentre boire l'apéro, passe une nuit tranquille et ramasse le butin le lendemain. Il arrive cependant quelques imprévus. Pas de poissons, des crabes (une vraie plaie à extraire du filet), des restes de poisson déjà mangés, des poissons
préhistoriques et les pannes moteur inhérentes à la navigation mécanique. Thibaud et Maud ayant eu le droit à un retour à la rame, heureusement pour eux nos estropiés avaient encore leurs bras (le stock de chocolat s'en souvient encore).
La pêche à la ligne par contre c'est tout un art. La palme d'or ira à Romain pour les hameçons et à Max pour le poisson. C'est un budget, compter entre 60 et 160 couronnes le Rapala (ou sur la chance pour repêcher ceux qui sont au fond), 150 couronnes le fil (ca c’est pour Max), et 350 couronnes pour un moulinet.
Pour Romain, la morue coute plus cher au kilo en Norvège qu'à Paris. Pour Max c'est plutôt un investissement qui se compte en heures ; bref il ne quitte plus la canne à pêche !;-)
Finalement les conditions font que la pêche devient l'activité principale et au fur et à mesure les discussions glissent du ski à la pêche.
Malgré les aléas, nous avons réussi à manger notre poisson tous les jours. Morue, flétan, lieu noir, vieille. Il faut faire preuve d'imagination en cuisine ! Brandade, papillote, boulette, doré à la poêle, moules vin blanc etc... Au bout de 7 jours de crabe a l'eau, avec certes une mayonnaise maison, nous étions content de l'arrivée des recettes de Thierry, (tomates, lait de coco épices et persillade). Il était temps car nous n'étions pas loin de ne manger plus que les pinces ! Quand a Romain et John c'était déjà trop tard, ils étaient déjà devenus des crabes !
Comment j'ai failli me noyer dans un Fjord
Ils sont fous ces Norvégiens !
C'est un pari. Romain annonce "demain je traverse le fjord à la nage". Samedi jour de son départ nous n'avons toujours rien vu!
Lors de l'apéro le défi est relancé. Cette fois ci avec une détermination sans faille. Thierry, Thibaud, Maximson et Maud sauteront dans l'eau gelée ! Les estropiés ne pouvant nager se contenteront de sauter du ponton de l’hôtel, tandis que les 2 autres le rejoindront à la nage depuis le ponton de pêche.
Quelques jours plus tard on passe à l'action. Gilles tente de nous en dissuader, nous expliquant qu'une personne qui tombe à la mer sous ces latitudes a une espérance de vie inférieure à 5 min.
Le sauna préchauffé on se jette à l'eau. Ça saisit et anesthésie !! C’est une fois au chaud que l'on se rend compte que les moules accrochées à l'échelle du ponton nous laissé un souvenir.
Nous, on a pas que de la gueule !!!!
Et pendant que nous nageons, les secours sont prêts à toute éventualité !
Comment j’ai eu le mal de terre
Une superbe journée de navigation
C'est après une journée entière à bord de ZERØ que les symptômes se font ressentir.
Nous déposons les 3 randonneurs à Store Standal aux aurores. Merci les potes ça devait être une journée repos !
Direction Solavagen pour du repérage de ponton. Le vent est au rendez-vous mais il nous manque une barre de flèche si bien que nous sommes au moteur. Le mat "ondule" sérieusement ! Mais Gilles arrive à le caler ...plus ou moins.
Nous tentons à plusieurs reprises de caler ZERØ dans une baie avec un ponton potable. Peine perdue vu la taille des pontons seuls de petits bateaux peuvent s'y amarrer, ZERØ lui emporterait tout. On profite des paysages vus de la mer avec tout confort. Les gars font connaissance avec Raymond (le pilote automatique), ils barrent en zigzaguant mais nous ramènent à bon port Ytre Standal.
Nous retrouvons nos randonneurs. C'est sur un solide ponton en béton recouvert de pneus que nous nous amarrons. Nous n'avions pas le droit à l'erreur !
C'est la course, nous devons retrouver Sverre (guide) à SÆBØ pour prendre le dernier ferry qui mène au pub. Les plans changent en cour de route car il est trop tard. Nous allons directement au pub avec ZERØ. Le vent forcit et aucun ponton n'est accueillant. Après minimum une heure d'essais, nous renonçons à l'appel de la bière et retrouvons notre marina au coucher du soleil.
C'est ici que tout se met à tanguer, une fois les pieds sur terre. C’est le monde à l’envers alors que l'apéro n'est même pas commencé.
Cette journée de navigation a suscité des vocations et nous sommes plusieurs bien décidés à embarquer de nouveau pour hisser les voiles en haute mer, c'était vraiment trop bon !
Comment j’ai découvert les refuges DNT
Non mais les mecs c’est trop beau pour être vrai.
Alex nous avait vanté le luxe des refuges DNT en même temps qu’il nous en expliquait le fonctionnement. Moyennant une cotisation annuelle et une caution, l’association vous remet un pass qui ouvre les cadenas de tous les refuges de Norvège.
Il nous avait prévenus, c’est classe. Des chambres tout confort (lit séparés, couettes et oreillers), douche et WC intérieurs, cuisine équipée, salon confortable, placards remplis de victuailles. Il suffit juste de noter et remplacer ce que l’on consomme, y ajouter le prix de la nuit et payer la note dans la boite prévue à cet effet.
Lorsque nous arrivons Mardi à la Standal Hytte, nous sommes tous bluffés quand même. Romain répètera sans arrêt non mais les gars ce n’est pas possible que ce soit ici. Il est vrai que le Standal Hytte était dépourvu du classique cadenas. Mais c’était ouvert et fort accueillant.
Nous entrons et faisons le tour du propriétaire : petit salon tout confort. Cuisine avec équipement industriel. Salle à manger avec système de video projection. Sanitaires grand standing, salle de séchage de matériel, … Environ 150 couchages. Un truc de malade, on se croirait dans Shining !
Les minutes passent et rien ne trouble notre visite des lieux. Il faut croire qu’on ne s’est pas trompés.
On s’installe donc dans le salon, allumons le poêle et commençons l’apéro puis le repas. De toute façon on ne bougera pas d’ici et nous passons le temps, sieste, ballade aux alentours jusqu’à ce qu’Alex vienne troubler notre quiétude.
« Les gars je passe aux toilettes et je vous dit un secret ! ». Nous spéculons mais personne ne se doute de la découverte qu’il vient nous annoncer quelques minutes plus tard. « Les gars, vous savez ce que j’ai trouvé entre les sanitaires hommes et femme ? Un sauna !!!! ». Hystérie collective 14 secondes plus tard nous sommes devant le panneau de contrôle savourant déjà le sauna qui s’annonce.
Moment de détente… Nus comme des vers nous refaisons le monde dans la cabine, rien ne semble pouvoir nous perturber.
Au bout d’environ une heure nous décidons d’arrêter. Tout le monde est sous la douche quand John s’exclame ! « Les gars vous avez pas entendu toquer ? ». Personne n’y croit jusqu’à ce que 30 secondes plus tard tout le monde entende tambouriner sur la porte…
C’est la gardienne des lieux, il semble que Romain avait raison ! C’était effectivement trop beau pour être vrai. Johnny négocie dans son costume d’Adam et nous explique la situation : Ici ce n’est pas le refuge DNT, il est cependant accolé à ce bâtiment. Option 1 : il est possible de rester dans ce refuge la par contre les réservations sont possibles à partir de 15 personnes seulement et nous sommes …4. Option 2 : nous effaçons rapidement toute trace de notre passage et filons au DNT vite fait.
Évidemment nous choisissons l’option 2 et découvrons ce qu’est réellement un DNT. Franchement hormis le sauna il n’y a rien de moins que de l’autre côté. Nous passerons une confortable nuit et rigolerons pendant longtemps de cet épisode !
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