la balade de ZERØ à l'infini

la balade de ZERØ    à l'infini

On a marché sur l'Islande

L’histoire commence à Charles de Gaulle le 19 sept 2014 où je suis censé retrouver Gilles qui prend le même avion que moi.  Une heure avant d’embarquer, il m’envoie un sms pour me dire qu’il monte dans le RER à la gare de Lyon à Paris.  Ça va être chaud patates ! Pendant ce temps, moi, je suis tranquillou pilou pilou en salle d’embarquement à lire les dernières informations françaises.

WOW la compagnie aérienne doit nous acheminer jusqu'à Reykjavík.  Comme d’habitude, je suis en avance, ce qui me permet de prendre visuellement  contact avec la gente féminine islandaise. Je mate, l’œil en coin, les passeports aux mains  de ces dames. Pour constater que beaucoup sont françaises. Raté.

1/4h d’heure avant le départ, je vois arriver mon Gilles mouillé de chaud.   C’est bon.   Il a même eu le temps de jeter un œil au duty free pour constater qu’il n’y a rien de buvable dans l’unique duty free shop du terminal 3 réservée aux low cost.   Moi, j’ai fais un stock de rhum.   La haut, chez les elfes, c’est la prohibition.   Faut anticiper.  C’est d’ailleurs  la règle d’un bon marin. AN-TI-CI-PER. Surtout pour le stock de rhum.

On quitte Paris avec 28°C et un grand soleil. On atterrit 4 heure plus tard a Reykjavík sous 9 °C un ciel  bas, et de la grisaille. C’était un peu prévu. Mais quand même. Ça file le bourdon.

Bagages récupérés, couronnes islandaises retirées, on achète nos tickets de bus pour la marina. André qui nous attend sur ZERØ et avec qui j’échange par sms nous annonce 45 mn de trajet. En attendant, je surveille les françaises fraîchement débarquées, mais qui, malheureusement, montent dans un autre bus.

La route entre l’aéroport et la marina est sinistre.  Tout est plat, désolé, pelé, route tirée au cordeau.  Visibilité limitée… pas engageant. Ça augmente notre degré d’inquiétude. Ou débarquons-nous ?

André nous récupère à la descente du bus et nous accompagne au bateau ou un somptueux repas nous attend.  C’est mon anniversaire demain, et Anne Marie s’est surpassée. Gigot d’agneau local, pommes de terre rissolées,  tarte tatin,  avec 1 bougie pour fêter mes 25 ans (sic) et champagne offert par Jean Lou.  La grande classe.  Le moral remonte. 

zéro devant l'Harpa [1024x768].JPG

 

Tout l’équipage quittera le bateau dans la nuit, si bien que Gilles et moi nous retrouvons au petit matin tout seuls. ZERØ est à nous. Laurence arrive vers 11h00 après avoir longuement hésité à venir. Pour cause de mal de dos récurrent depuis qques jours et une nuit sans sommeil causée par une allergie à un médicament  auto prescrit.

Bref, nous voila 3 sur ZERØ pour quelque temps.  Visite de la ville, rencontre avec Aki, le manager de la marina qui va nous coacher pendant quelques jours. 

Bon,  la ville n’est pas terrible. Je n’y passerai pas ma vie, mais Gilles me fait quand même remarquer que contrairement à la Norvège, au moins ici, il y a de la vie. Effectivement,  beaucoup de circulation, du monde dans les rues,  des magasins, plutôt chicos. Et des supermarchés avec de la nourriture comestible. Ça c’est bon. En revanche, coté alcool.  Va falloir s’y faire, c’est pire que la Norvège ou il était encore possible d’acheter de la bière en supermarché. Ici seul les fruits un peu trop  murs ont le droit d’avoir une teneur en alcool positive. Pour le reste, faut aller au VIN BOUDIN enfin le Vinbudin, le magasin d’état. Ce qui n’empêche pas les islandais d’être les pires poivrots du nord de l’Europe, c’est peu dire.

Trolls [1024x768].JPG

Dans le désordre, visite de l’église nationale, du marché couvert, de l’opéra Harpa…..  Ah,  au fait, pour infos, l’Islande, c’est 320 00 habitants sur ¼ de la France. Reykjavík, c’est 200 000 habitants. ? Paraît-il que lorsque qu’un garçon veut draguer une fille, il commence par s’assurer que ce n’est pas une cousine. Il y a même un site internet pour vérifier.

Les gens n’ont pas de noms ici. Ils s’appelle par leur prénom, suivi de fils de …  Donc pour moi, je m’appellerai, Philippe fils de jean. Ou Philippe jeansonn.  

Le lendemain de notre arrivée, la météo fait des siennes. Aki vient nous voir inquiet. ça va souffler fort, faut doubler les amarres. P… je flippe un peu quand même. C’est quoi ce pays.  Dans le doute, je m’exécute, renforce l’amarrage, repositionne les pare battages.  Il me fout la frousse le local.

Bon, OK ça a soufflé, mais pas de quoi s’affoler quand même. 30 , 40 nds max ; on a vu pire.

La ‘’tempête’’ dure 24 heures. Puis se calme, laissant place a quelques rayons de soleil qui font des efforts démesurés pour percer la couche de nuages épaisse.

15 mnn de soleil et c’est pratiquement tout aujourd’hui. L’avantage, c’est que quand le soleil pointe son nez, on est fou de joie. Faut savoir apprécier les petits plaisirs de la vie.

Nous avons mis à profit cette journée pour parfaire notre culture économique.  Mettre un terme au mythe Islandais concernant  la crise financière de 2008. Aux dire des anars  rencontrés ces dernières années, c’est un modèle. ils ont, parait il, tourné le dos au capitalisme, mis les banquiers en prison, refusé de payer leurs dettes. Les habitants auraient pris le pouvoir, viré le monde politique. Bref, le rêve d’un Mélenchon au top de sa forme.

La réalité est quelque peu différente. Certes, un banquier parmi les dirigeants de 3 banques Islandaises a fait quelques jours de prison, mais pour un sujet à la marge de la crise. Certes le gouvernement a été déposé par le peuple contestataire, certes, les islandais ont refusés de payer leur dettes aux anglais et aux bataves. Mais encore une fois, la réalité est différente du mythe. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est un journaliste de rue 89 qui a pris la peine d’écrire un rapport que je me suis plu a lire. Les islandais n’ont pas tourné le dos au capitalisme bien au contraire. Ils n’ont pas nationalisé leurs banques. Ils ont même appliqué à la lettre les directives du FMI. Remerciant au passage un certain français nommé DSK pour ses actions. Ils ont participé à la rédaction de la nouvelle constitution, mais le processus est loin d’être terminé. Utilisé internet et facebook pour fédérer leurs actions.  Certes, ils ont fait preuve de courage en prenant en mains les événements à coups de referendums, forums citoyens, pétitions …

Mais pour un pays moins peuplé que la ville de Nice, les choses sont plus faciles à gérer que pour un pays plus grand comme la France ou même l'Espagne.

Néanmoins, La  leçon islandaise est qu’il ne faut pas hésiter à prendre des risques pour sortir du bourbier.  Avec un grain de folie, du courage, qui caractérise les marins des mers du nord, ils ont appris à conjurer le mauvais sort

 

 

Mardi 23 Septembre.

 Un peu fatigué de sillonner Reykjavík, nous avons eu envie de naviguer un peu.  Les possibilités de mouillages et les ports sont peu nombreux ici. Il est donc compliqué de faire un programme sur plusieurs jours. Pour cette  première navigation, on a choisi 2 spots. 1 mouillage pour ce midi et le port d’Akranes pour ce soir.  Le mouillage est à 6 nM de Reykjavík, le port est 8 nM plus loin, on ne devrait pas souffrir trop longtemps.  A peine sortis du port, on hisse les voiles et la mer nous prend vite de travers.  C’est musclé. 

L’arrivée au mouillage est sportive. Plein de brisants, aucune  marque dessus. Il faut faire confiance aux cartes. Je suis un peu tendu. J’imagine même que depuis la création de la carte, des volcans ont pu cracher ce qui serait devenu des roches immergées ou  pas.  Mais, on arrive tout de même sans encombre dans une baie qui s’avère trop agitée. Laurence se vide un peu et allège le bateau au passage !!! Les poissons se régalent. On déjeune vite et on lève l’ancre, ça devient intenable. Re-hissage de voile, re-mer formée, les grains se succèdent. Pffff. C’est vraiment sportif ici. Ça mouille, la mer est forte. L’arrivée a Akranes est tout aussi stressante. Des roches, des déferlantes, pas de marques dessus. Il faut encore se fier aux cartes et au GPS . Je ne suis vraiment pas serein.  On arrive tout de même au port, accueillis par le capitaine qui nous offre notre 1e morue. En une heure, on aura vu défiler sur le ponton la moitié du village.

Village qui est d’ailleurs sinistre. Le port est entouré par la cimenterie, des silos … l’intérieur du bourg me fait penser aux villes soviétiques. Larges avenues, maisons identiques.  Seuls les énormes 4x4 nous rappellent le niveau de vie des autochtones.

4x4 [1024x768].JPG

On réussit quand même à inviter à bord le responsable du magasin de bricolage pour boire un coup.

Cette première navigation dans le coin m’a vite fait comprendre qu’il va falloir être prudent, les conditions sont difficiles, les côtes méchantes.

 

Mercredi 24 sept.

 Toujours au port de Akranes. Bloqué avec 40 nds de vent. Le bateau est calé, gîté à 20° et tape un peu contre le quai heureusement en bois.  Solution, allez chercher des vieux pneus et bricolage. Les autochtones toujours aussi sympas se succèdent à bord. Voila maintenant le gardien du phare qui nous invite.  La pêcherie du coin nous ravitaille encore en morues.

 

en haut du phare d'Akranes [1024x768].JPG

 

Fort de cette expérience, Gilles et moi nous mettons en quête de vieux pneus que nous mettrons en place pour la période de l’hivernage.  A voir ce qui souffle ici a cette époque de l’année, et renseignements pris auprès des autochtones, on peut s’attendre a des 60 nds fréquents. 

L’atelier de pneus local, genre feu vert nous propose une grosse benne pour aller y trouver notre bonheur. Ici, vu la taille des pneus des 4x4, on trouve ce qu'il nous faut. 3 énormes pneus qu’il faudra équiper et qui devraient servir de pare battages. Pour sur, nos beaux et neufs pare battages ne résisteraient pas a la furie du vent local. Pour le moment ces monstres emplissent notre soute AR BB. !!!

 

pare battage [1024x768].JPG

 

 

Jeudi 25 sept.

Vu que le vent ne se calme pas complètement, on loue une voiture pour commencer à visiter le coin et balades.

 

traversée Glymur [1024x768].JPG

 

On ramasse des champignons en plein centre ville .

 

coprins [1024x768].JPG

 

Vendredi 26 sept.

Le vent étant calmé et en prévision de l’arrivée de Sabrina et Fred, direction Reykjavík.  3 heures de navigation assez tranquille.

 

Samedi 27 sept

Bus + cheval dans arrière pays . Ca détend et ça change

 

lava Tour (8) [1024x768].JPG

 

 

Dimanche 28 sept

Rien, on prépare juste le bateau au nouveau coup de vent prévu pour demain. pffffff .....

 

 

 

 



28/09/2014
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