De Rhodes à Rhodes ( article de Laurence)
Semaine du 18-23 novembre 2016
Quand y a pétole, je me console...
Atterissage à Rhodes, la nouvelle tombe : on a du crémant à bord et pas de vent sur la mer. Pas de panique, on est cinq et on va bien trouver de quoi s'occuper. Philippe et André nous attendaient à bord, Hélène est arrivée la veille de Strasbourg, Michel et Laurence débarquent de Toulouse. La traversée peut commencer.
… avec de la randonnée ?
Première île, première rando : André entraîne Laurence et Michel dans un canyon pierreux, vertigineux, friable ce qui ajoute du piment à la balade, en plus des chèvres mortes, des arbres arrachés et des pneus au fil du chemin. Chemin, un bien grand mot pour un lit de rivière encaissé, ni pratique ni pratiqué, mais magnifique. Objectif : trouver un sommet afin que Michel tente d'en décoller en parapente. L'escalade passe à quatre pattes par moments, et le vent souffle (en haut, toujours rien au ras de l'eau) du mauvais côté pour le parapente, alors on admire le paysage et on redescend, tant bien que mal. On perd Michel dans le canyon, il remonte, on retrouve le chemin de chèvres qui descend sans tomber, on veille à ne pas s'agripper aux pierres qui se détachent facilement. Et on rejoint Zérø pour l'apéro, au mouillage, dans une baie splendide à l'eau turquoise.
… avec de la grimpe ?
Le lendemain, le soleil, André et Philippe se lèvent vers 6 heures. Très vite, André et Michel débarquent dans la crique pour ouvrir une voie d'escalade, jamais osée jusque là, bientôt mythique à coup sûr. Sur le bateau, ceux qui restent prennent des photos, entre deux baignades, un café, un brin de vaisselle, un brin de lecture et du bronzage. Les grimpeurs ne grimpent pas vite, l'escalade a l'air difficile, sans doute une 7A ? Une 8 ? Vue du bateau, la voie mythique semble s'ouvrir lentement. Quand les deux grimpeurs rebroussent chemin, le monde de l'escalade apprend qu'aucune conquête ne se fera aujourd'hui : la roche est friable, les arbres se déracinent en tirant dessus, la crique de l'île de Symi ne restera pas dans les mémoires de la grimpe. On file au village de Symi se consoler avec de l'ouzo.
… avec une visite culturelle
Symi, c'est joli, des maisons peintes de toutes les couleurs, bordées de blancs, chapeautés par des triangles bien grecs. On grimpe, on photographie, on trouve enfin le chemin d'une des églises repérées en entrant dans la baie. Un sol de galets blancs et noirs, aux motifs géométriques, nous accueille. La porte, elle, est fermée. Les cloches sonnent dans l'autre église, sur la colline d'en face. Elles sonnent et resonnent pour nous appeler, mais, ce soir, nous descendons plutôt vers le restau.
… avec un coup de pêche ?
Toujours pas de vent, mais, la bonne nouvelle, c'est que le moteur de Zérø est hyper efficace. Huit nœuds, ça file, et on espère même pêcher les thons qu'on voit sauter devant le bateau. En vain. Ils nous narguent, les mouettes aussi, on s'en moque, on s'est vengés la veille au restau sur un loup de mer et des crevettes de Symi.
… avec un peu de gourmandises
Chocolat ou clafoutis ? Chocolat, on en prend déjà tous les soirs, avec l'alcool de poire.On prend l'option clafoutis et André se met aux fourneaux. Le calfoutis multi-fruits est vite englouti.
… avec un plouf dans la piscine turquoise
Le lendemain matin, départ très tôt en direction de la piscine, une boucle d'eau turquoise, calme, autour d'une île surmontée d'une chapelle (fermée). Les deux paddle sont mis à l'eau. Celles qui les occupent finiront involontairement dans l'eau. Qui est délicieuse et magnifique. On petit-déjeune et on file. Pas de vent, d'accord, mais il reste quelques falaises à escalader.
... avec la grimpe, deuxième essai
Michel et André s'attaque à des voies équipées, cette fois, dans la crique voisine. Moins de cailloux qui tombent et les arbres restent accrochés. En bas, les trois autres encouragent, allongés au soleil. Hélène tente une 6B en maillot et baudrier. Grand succès.
… en priant
Zérø repart (au moteur) vers le monastère de Panormitis, lové dans une baie presque fermée. Les cloches sonnent mais le coin est désert, peut-être dix pélerins en ce mois de nvembre, quand des centaines de touristes débarquent des ferry en été. De retour d'une balade, les cloches nous appellent, puis la voix même du prêtre et des chantres. Nous nous enfournons dans la chapelle, et n'osons pas sortir avant la fin des vêpres, tout en grec ancien.
… en montant des murs
A Tilos, nous montons parcourir le village abandonné aux moutons, aux chèvres et à un chat borgne, toujours présent selon Philippe. Les murs en pierres sèches, magnifiques autrefois, sont trop tentants pour André : le voilà qui s'attaque à leur reconstruction. Trente minutes plus tard, le muret a repris sa forme initiale. Le reste du village attendra, nous avons retouvé Sysiphe, heureux, en la personne d'André
… en parapente, deuxième essai
Pour atteindre Chalki, Zérø hisse la grand voile, le tangon, la voile avant. Record : 5 nœuds. Moyenne : 2 nœuds. On abandonne au profit du moteur. La pêche ? Toujours rien. Après une descente très risquée du bateau, sur un paddle mouvant entre le bateau et le ponton, nous mettons pied à terre. Balade, resto et le lendemain, lever à l'aube et montée en camion vers les sommets.
Après trois heures de randonnée, nous avons atteint le sommet de Chalki, parcouru la crête, descendu en long, en large, en terrasses et en éboulis, poussé des chèvres, cueilli du thym et enfin, quand l'espoir commençait à disparaître, trouvé une zone de décollage pour le parapente de Michel. André pousse les pierres (encore) pour dégager la piste, manque tuer une chèvre avec un bloc de pierre, arrache les broussailles. Michel étale son aile. Premier gonflage du parapente : vrille et accrochage des suspentes dans les broussailles. On reprend, on démêle, on étale encore. Deuxième essai : idem. On remonte l'aile sur un muret. Troisième essai : bingo pour le premier vol en parapente à Chalki, de mémoire des habitants du port.
… et pour finir, un petit coin de paradis
Alimia, une crique d'eau turquoise, une plage de sable blanc, une chapelle ouverte, un château dont il ne reste que quelques pierres et une fenêtre, du bois pour le barbecue, des poissons (si seulement on arrivait à les pêcher...) et plus personne à part nous. Etrange impression d'être seuls sur une île déserte. Rando tous les cinq, apéro au bateau, la vie normale et idéale à la fois à bord de Zérø. Le vent s'est levé, un tout petit peu, pendant notre marche. Dommage.
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