Sénégal 2 , Mission VSF
Nous voici de retour à Dakar. Nous venons de passer, Gilles et moi, 1 semaine dans le Sine Saloum en compagnie d’une équipe médicale de VSF (voile sans frontière). Une association humanitaire qui soigne les habitants des îles du delta, isolés du monde car uniquement accessibles par voie maritime.
L’équipe était constituée d’un médecin, un dentiste, une infirmière, une sage femme, une aide dentiste. Complété par le chef de mission et du correspondant VSF local, le régional de l’étape. Nous étions reparti sur 2 bateaux, ZERO servant essentiellement de stockage pour la nourriture et la boisson, un peu de dortoir, et beaucoup de cuisine.
Nous avons visité 2 villages. Dans le premier, nous étions installé dans le dispensaire local (un petit bâtiment de 3 pièces) : 1 salle dentiste, 1 salle medecin-infirmiere, 1 salle sage femme. Nous y sommes resté 5 jours.
Et 3 Actions essentielles : des soins, complétés par de la prévention (alimentaire, hygiène) et le dépistage dentaire dans les écoles du village, et enfin, l’animation de ‘’causeries’’ sous un arbre. Les thèmes proposés tournent en général autour de l’amour, du sexe, du sida ….. des sujets tabous que les hommes et femmes abordent plus aisément avec des toubab( blancs).
Gilles et moi avons activement participé à la mission. Pour ma part, j’ai :
- réalisé un diagnostique de l’installation solaire de la mosquée qui ne produisait plus assez de courant pour le haut parleur de l’imam !!!! bilan : faut augmenter le nombre de panneaux parce que depuis qque temps, les habitants du village viennent recharger leur téléphone portable sur l’unique source d’électricité du village. Et le panneau ne débite pas assez pour les 40 téléphones branchés!! Mais les batteries sont un peu fatiguées aussi.
- fait les photos de classe ; imprimées, livrées le lendemain. Je n’ai jamais vu telle excitation chez les enfants. Un vrai bonheur que de voir leur joie.
- Réparé 50% des tables des classes. Il manquait juste des boulons et écrous pour tenir les plateaux sur les structures métalliques. Les pauvres élèves étaient aussi fou de joie. Bilan : durant mon séjour dans le village, j’étais un vrai dieu !!!! J’entendais partout des Flip ( Philippe)…
Quant à Gilles, il s’est nettement plus impliqué dans la partie médicale. Il a remplacé l’assistante dentaire partie porter des fournitures scolaires dans d’autres villages. Il a pris sa mission très au sérieux et peut maintenant s’enorgueillir d’une cinquantaine d’extractions !!!! Pas de bridge, de couronne … ici, quand on vient voir le dentiste, c’est limite la scepticémie. Ne reste plus que la solution de l’extraction comme on dit, enfin l’arrachage quoi.
Je revois ainsi cette pauvre femme peule, toute petite, toute menue, avec son gros bébé dans le dos. Elle rentrait dans sa case, titubant sous un soleil de plomb et une chaleur de bête. On venait de lui retirer 7 dents d’un coup. Avant cela, elle devait souffrir le martyr avec ses dents pourries. Mais repartir avec 7 dents en moins ( et donc 7 anesthésies !!), la pauvre …. Ils sont dur au mal ici .
Cette fillette, terrorisée à qui on devait retirer une dent de lait gênante. En sortant j’ai du la consoler pendant une bonne demi heure. Tremblante, pleurante, …
Parfois quand tout va bien, on pose un plombage. Groupe electogene, mallette avec la roulette et l’aspiration de salive et soufflette : que des bons souvenirs !
Le village se nomme SIWO. Il possède dans sa périphérie une petite usine de fumage de poisson. Enfin, usine, est un grand mot pour définir une organisation autour de 5 ou 6 fumoirs. Les femmes débarquent le poisson des pirogues avec leur panier sur la tête. D’autres posent les poissons, certaines les épluchent ….. Les travailleurs viennent d’autres régions d’Afrique pour gagner, parait il, une misère. Il y a même des HLM pour eux. Des cases de pailles, 1 seule pièce à 50 mètres des fumoirs, sous le vent. Pas de toilettes, pas d’eau, pas de courant … Vous imaginez l’odeur et l’atmosphère !
En venant ici, je pensais avoir atteint la fin de la filière. Au Cap vert, des sénégalais étaient employés pour la construction d’hôtels pour touristes. Ici les sénégalais, avec leur salaire moyen de 45 euros mensuel font travailler leurs congénères africains encore plus pauvres. Ou va-t-on s’arrêter ?
Dans l’équipe, Mam Mor est le correspondant de VSF ici. Il connaît le sine saloum qui n’est pas cartographié, comme la poche de son short. Et heureusement. Pour atteindre le village, il nous a fait passer dans des endroits incroyables. Des bolongs ( bras de mer dans les terres, bordés de mangrove ) ; large de 10 mètres ou alors immense mais sans profondeur sur 98% de la largeur. Juste un passage de 5 mètres de large qu’il faut connaître !!! On zig zag pendant 5 heures et on arrive ainsi a SIWO. Village de 700 habitants qui ne doivent pas voir beaucoup de toubabs.
Le samedi, jour de repos pour l’équipe. On ressort de ce labyrinthe et part mouiller dans une crique à la sortie du delta. Feu sur la plage, BBQ de langouste et de grosses crevettes. Mam mor s’est surpassé sur ce coup la ….
Lundi 7 Mars, on est donc de retour à Dakar. On attend Stephane et Sandra qui vont traverser avec nous . Gilles et moi passons 16 heures à faire les pleins d’eau et de fuel. Avec 35 nœuds de vent, des creux de 1 mètre dans le mouillage. Je deviens de mauvaise humeur …. Je ne compte plus le nombre de bidons transportés !!! Ce genre de plaisanterie est rigolote quand elle ne dure pas trop longtemps. Mais transporter depuis la source (robinet pour l’eau, station service pour le fuel) jusqu’aux réservoirs tout ces bidons dans de telles conditions, c’est chiant a la fin.
Jeudi, on traverse
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