des acores a l'ecosse
Acores-Irlande : voila une traversée que je n’oublierai pas.
Nous sommes 6 à bord. Bernard, un ami de André, fidèle équipier Grenoblois. Charles, un ami d’André (l’autre, le pilote Toulousain) qui quitte ses hautes forets pyrénéennes, Hervé, notre marin poète, Helmut, retraité suisse qui voulait voir si les vagues d’atlantique étaient plus grosse que celle du Léman, et Frederic un Chamoniard en congé sabbatique.
L’occasion pour tous de faire une traversée, une première pour certain. Une aventure.
Depuis Terceira, cela faisait quelques jours que je désespérais d’avoir une bonne fenêtre météo pour partir en traversée. Pendant 10 jours le vent venait désespérément du Nord Est, pile dans l’axe. Impossible. Alors, quand j’ai vu se profiler cette dépression à l’Est du Canada, ca sentait bon. On y va. En plus, ce n’est pas vendre
Donc, cap au Nord Est , 1100 milles pour relier Dingle au Sud Ouest de l’Irlande.
Comme toujours, je m’y attends, les 3 premiers jours seront pénibles, et je sais aussi que les 3 derniers vont l’être également. L’impatience d’arriver. Pour cette navigation, je prévois entre 7 et 10 jours. Selon l’évolution de la météo après les 5 premiers jours de prévision fiable. Il ne va pas rester beaucoup de plaisir !!
1er jour nickel, vent grand largue 20 nds, ZERO file a 8-10 nds. Ca roule un peu la mer est assez formée mais ca va . On tangonne le génois et ca pulse bien.
2 eme jour pareil
3 eme jour, les prévisions se confirment, je l’avais vu, on va se prendre un coup de tabac.
Il arrive en pleine nuit , le vent monte progressivement jusqu'à 40 nds, en même a 44 dans une rafale. Trinquette entièrement déroulée, un peu de génois, mais GV affalé. Ca filoche encore.
4 eme et 5 eme jour, vent entre 20 et 30 nœuds encore, de l’arrière. Génois tangonné.
Tiens ! Un peu de soleil, les premiers rayons depuis qu’on est parti. sympa.
6eme et dernier jour : nouveau coup de vent jusqu’a 40 nds.
Voilà, 6 jour pour faire les 1100 milles, On en a en réalité fait 1150, quasiment une ligne droite en 6 jours pile poile. Pratiquement 8 nds de moyenne. Pas mal.
Mais pour y arriver, il a fallu s’employer. Nombreux changement de voile, des empannages, des poses et deposes de tangon, de jour comme de nuit. Epuisant.
La mer a été quasiment toujours agitée, a forte pour ne pas
Alors dans ces con
Heureusement, l’arrivée sur Dingle a été magique. Helmut et moi prenons le quart à 4 h du matin. L’aube pointe son nez. Le vent est de 25 nds de l’arrière dans l’axe. 3 ris dans la GV et génois déroulé en entier. On avance entre 8 et 10 nds.
Petit à petit, la lumière du jour nous dévoile le décor. La mer est grosse, déferle pas mal, autour de nous. Elle est verte avec des reflets gris. Le ciel est bas, avec des trouées laissant passer un peu de soleil. Plein d’oiseaux nous accompagnent : des fous de bassan, des mouettes, et je retrouve avec nostalgie les adorables petits macareux. Splen
Lorsque l’on atteint le plateau continental, la mer devient plus nerveuse, plus agitée encore, plus désordonnée. Mais maintenant, ca passe bien, tout le monde est bien amariné. J’ai juste une pensée pour ceux, qui sur leur couchette a l’avant, doivent parfois dormir en lévitation. La cote est a 10 milles et on ne la voit toujours pas.
J’empanne plusieurs fois pour nous positionner bien dans l’axe de l’entrée de la baie. Tout se passe bien. ZERO glisse sur l’eau, sur la grosse houle, son arrière se lève, la vague le prend par le dessous, et nous voila parti pour qques secondes de belles glissades. On monte alors jusqu'à 14, 7 nds. Sur ZERO, on est assis, dos a la route, ce qui veut
L’heure avançant, tout le monde se réveille, la terre apparaît dans la brume. Double ration de rhum pour moi qui l’ai vu le premier. Le vent monte encore.
C’est à ce moment qu’un banc de dauphins nous rejoint et s’amuse avec nous. Ils surfent aussi sur cette grosse houle, on les voit bien sous l’eau en transparence. Jouent avec l’étrave de ZERO, nous accompagnent pendant une bonne ½ heure.
Au fur et a mesure que l’on entre dans la baie, la mer se calme progressivement. Au moment d’enrouler la pointe pour pénétrer dans cet espèce de lagon, on affale et on est accueilli par un gros dauphin qui nage tranquillement a coté de nous. On apprendra plus tard qu’il s’agit de Fungie qui vit dans le coin depuis 25 ans. C’est la vedette du village, des
6 jours donc pour traverser, Quid des 3 pour se mettre en route, et 3 pour l’arrivée … Elle a été pénible de bout en bout ? Pas vraiment, mais pour avoir été rapide, la navigation a été fatigante, beaucoup de manœuvre, de la mer formée.
Voila, a Dingle, repos de qques jours, avitaillement et cap au Nord. Pierre et Brigitte nous rejoignent et nous voila en route vers le nord a remonter la cote ouest de l’Irlande. Charles rentre en France retrouver ses montagnes couvertent d’arbres qu’il connaît mieux que ceux d’ici !
Lors de cette remonté, Fred, puis Helmut et enfin, Bernard nous quittent. Tout le long de cette cote, le vent nous a été globalement favorable , mais toujours aussi fort. La petite traversee entre l’Irlande et l’Ecosse a été facile, poussé par un fort courant.
Nous voici donc en Ecosse. Avec plein de belles choses a voir et a faire maintenant.
qques photos ici : qques photos ici
Plus de photos et un nouvel article sur cette partie prochainement.
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 460 autres membres