la balade de ZERØ à l'infini

la balade de ZERØ    à l'infini

atlantic express

Je vous ai quitté, nous arrivions aux Bermudes ou nous sommes finalement restés 4 jours, le temps de  visiter un peu l’île, de faire une grande balade, débarquer Cécile,  faire les pleins et préparer le bateau. Sympa les Bermudes. English style sous les cocotiers. Baignée par le gulf stream, l’eau y est encore chaude, 27°C. L’île est un atoll corallien. Intégralement habitée et très construite, mais aussi très joliment aménagée. Ultra découpée, des criques et baies partout, une eau turquoise, elle est réellement charmante. Maisons typiques british, jardins à la british, courtoisie,  nourriture … tout est très british. Le soleil en plus, le fog en moins. Y compris les 5 golfs 19 trous sur une île pas si grande que ça. Un petit hic; les prix sont ici norvégiens c’est a dire stratosphériques.

 

 

Cécile débarquée, nous avons mis les voiles. Cap à l’ouest pour 1800 NM. J’ai prévu 14 à 17 jours de mer selon la météo. Au mouillage, nous avons retrouvé une famille frenchie de Picardie, déjà rencontrée dans un bar de Santiago de Cuba il y a 2 mois. Une famille française qui termine un tour de l’Atlantique dans le cadre habituel d’un congé sabbatique. Ils sont sur un super maramu 2000 nommé Guma. Un grand voilier de 17 m, ultra équipé : congel , lave linge, électricité à gogo. Pas vraiment un foudre de guerre mais pas mal quand même au débridé. Nous avions décidé de lever l’ancre ensemble. La météo était bonne pour les 4-5 jours suivants. Il ne fallait  pas rater ça. Marc et Pierre sur Fanfan doivent arriver le lendemain en provenance de La Havane, mais tant pis. On file, on les verra aux Açores.

 

 

 

 

Dés la sortie du port, voiles en l’air, on a vite compris que notre contact VHF avec Guma ne durerait pas longtemps. 7 heures plus tard, nous ne pouvions plus les joindre. Loin derrière. Avec 25 nœuds de vent, ZERØ avance a 9-10 nœuds. Eux probablement 2 de moins.

Nous avons maintenu ce rythme durant 6 jours. Partir à fond, accélérer au milieu et finir en sprint.

 

 

 

          Ce n’était pas toujours confortable, la mer étant parfois assez grosse. Mais ZERØ est toujours resté sécure. Une ou 2 pointes de vent a 38-40 nœuds, bien gérées par André de quart à ce moment là, et c’est tout. Sinon, globalement 20 à 30 nœuds bien établi, bien régulier.

Un énorme anticyclone était positionné sur tout l’atlantique nord, juste dans notre sud, probablement l’anticyclone des Açores. Nous, en bordure nord, nous avons profité d’un couloir de vent accéléré par le chapelet de dépressions plutôt musclées qui passaient au dessus. 

 

 

 

Les 3 derniers jours ont été plus calmes, entre 15 et 25 nœuds de vent. Mais 9,5 jours pour faire Bermudes-Açores. C’est un record pour notre type de bateau.

Moi qui depuis 3 ans, courrais après les 200 NM par jour, là, on a enquillé les top scores : 185,193, 214, 207, 211, 184, 177, 203, 183, NM !!!  Soit la traversée à 7,9 nœuds de moyenne.

Tout babord amure. Peu de réglages si ce n’est un ris ou 2 de temps en temps (une fois 3). Un peu de génois en plus ou en moins. De la trinquette ou pas. Cool coté manœuvres.

Nous avons alors pu rivaliser d’imagination culinaire. André s’est déchiré : mœlleux au chocolat, tarte aux pommes. Soupe chinoise maison … Gilles a fait du pain . Tout juste parfait. Tranquille je vous dis. Le midi, apéro léger (bière ou vin en général). Le soir, plus fort : un coup de rhum. Le tout toujours accompagné de fromage ou de saucisson. Fromage et saucisson savamment  gérés pour arriver aux Açores en quasi rupture.

 

 

 

Nous avons tout de même frôlé la cata. Malgré nos 9 jours et nos comptes d’apothicaires, nous avons frisé la rupture de rhum et de vin. Les dernières bouteilles ont rendu l’âme la veille de notre arrivée. Merci à tous les équipiers qui ont gentiment amené tout cela depuis la France ….

Et le foie gras ouvert pour fêter la mi parcours !!!! Merci Laurence.

Mais pas de poisson. Comme en 2005. Rien, pas un poisson. Le beau rapala acheté aux Bermudes en prévision de la traversée n’a pas résisté 1 journée. Bouffé. Sinon, rien d’autre.

Profitant d’une mer de glace et appuyé par un petit 15 nœuds qui nous poussait à 6-7 nœuds, la veille de l’arrivée, nous avons entrepris un grand nettoyage du boat. Des fois que des açoriennes se perdent a bord !!!  Faut dire que  ça commençait a sentir un peu le phoque.

 

A 40 Nm de l’arrivée le vent est presque tombé, on se traîne à 3  nœuds, et on voit arriver du diable vauvert et vers nous un bateau de pêche au gros. A fond. Il s’approche et un barbu nous demande en anglais : vous n’avez pas vu une barque rouge ? 

Ben non...

Ils repartent !!!!! Sans explications.  Nos imaginations se mettent en route. Une annexe perdue par un bateau ? Un naufragé ? …  Non, pas un naufragé, car à part ce bateau, pas d’avion.

Quelques temps plus tard, je prends les jumelles, fais un tout d’horizon et distingue un bateau qui ressemble à ces bateaux de rameurs solitaires qui traversent les océans. On s’approche. Personne semble-t-il. On appelle, on crie. Rien. Il y a le nom et le site d’un hongrois inscrit sur la coque. Gabor RACONKZAY.  Le bateau semble piquer du nez, il a probablement une voie d’eau.

Alors on comprend. Sûrement, un rameur solitaire qui a eu des soucis techniques. Il a du abandonner son bateau, rejoint Horta, et maintenant il revient le chercher.

J’essaie d’appeler sur VHF le bateau de pêche : sans résultat. On se résout à le remorquer. Il reste 40 NM, il n’y a pas beaucoup de vent, ça devrait le faire. Mais au dessus de 4 nœuds le machin derrière fait le sous marin. On risque de le perdre.

Voilà, à part 2 cargos, 2 baleines et quelques dauphins tout ce que nous avons vu en 10 jours de mer.

 

 

 

 

7 heure du matin, ce mercredi 12 Juin , on entre dans le port de Horta sous les yeux mi-amusés et mi-étonnés des gens sur leur pont . Curieux de nous voir arriver avec le canote en remorque. On retrouvera son propriétaire un peu plus tard.

Au débarquement, je file vite voir si notre dessin de 2005 est toujours là.  Oui, il y est. Et je l’avais oublié, à coté de celui de Christophe sur Z. Bel hommage. Beau souvenir. 

Mais maintenant, a nous Peter !! Comprenne qui pourra.

 

 

le site de Gilles qui est a bord depuis 2 mois et qui parle de notre passage a Cuba, Bahamas, Bermudes et .... : http://ohe-matelot.blog4ever.com/blog/lire-article-481222-9368841-zero_aux_bahamas___mai_2012.html

 

plus de photo :

https://zeroalinfini.blog4ever.com/blog/photos-cat-535986-1948722810-atlantic_express.html

 



15/06/2012
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