la balade de ZERØ à l'infini

la balade de ZERØ    à l'infini

via Horta

Pour ceux qui suivent nos aventures, ce petit préambule n'apprendra rien. Pour les autres le voici:

 

ZERO était en martinique lorsque la règle du confinement à été mise en place. La Martinique, département Francais n'y a pas échappée. 

Dès lors, branle bas de combat dans l'association. Qu'allons nous faire ? Plusieurs choses étaient possible, jusqu'à la pire:  laisser ZERO la bas, rapatrier l'équipage en métropole par avion et croiser les doigts pour qu'un cyclone ne s'abatte pas sur les Antilles durant la saison. 

 

Pour finir, 4 jeunes et beaux garcons se joint joint à André, fidèle et dévoué co-propriétaire pour faire une opération commando:  on ramène Zero en europe .  Le pauvre André a vu tout ses plans bouleversés par cette épisode sanitaire . 

Ses amis venus avec lui ont dû rester 3 semaines en Martinique, confinés à la mode accras et petit boudins antillais. Ratés les iles aux noms prometteurs : St Vincent, Grenadines, Grenade, Marie Galante, Ste Lucie, Carriacou ...  ratés ... 

Raté aussi toute sa famille qui devait le rejoindre pour 15 jours enchanteurs : enfants, petits enfants, épouse .... confinés en métropole ....

Le pauvre.

 

Bref, voici Tim, Edouard, Brieuc, Corentin et donc André, embarqués dans cette galère. Je ne connais aucun des 4  nouveaux .... j'espere ne pas me mélanger dans les explications et présentations. 

Je sais juste qu'Edouard était en route pour un projet de tour du monde en bateau stop.  Le corona virus, d'influence maintenant mondiale, l'a obligé à changer son programme et envisager un retour au bercail anticipé . 

 

L'histoire :

- 15 jours de confinement sur le bateau, aux Antilles, l'histoire de ne pas partir avec corona a bord 

- 15 jours de traversée , plus ou moins tranquille

- les voici arrivé à Horta ( île de Faial, Acores),  qui baigne l'imaginaire de nombreux navigateurs. Sans occulter Peter, le fameux bar, qui fait parti des 4-5 bars mythiques au monde . 

- les authorités acoriennes, telles des cerberes les empêchent de débarquer, de pécher ... de se dégourdir les jambes. Saloperie de Corona. Même pas possible d'aller en boire une fraiche à terre.

Les pauvres

- et maintenant une météo qui les bloquent au mouillage. le vent n'est pas du tout favorable pour imaginer un retour sur le continent . 

Les pauvres.

 

J'imagine la deception, la frustration. 

 

Voici comme promis quelques photos qu'ils m'ont fait parvenir .

 

Le club de 5 ,  photographiés à Horta , à leur arrivée;

Le club de 5 , photographiés à Horta , à leur arrivée;

 

 

 

Edouard  fait un récit de son voyage sur une page instagram. Vous en retouverez l'intégralité ici :

la page instagram de Edouard

 

 

J'en ai sorti quelques extraits ci dessous. J'ai éssayé de classer ses photos par ordre chronologique, agrémenté de photos recus des autres équipiers . 

Pardonnez mes erreurs, j'essaie d'imaginer .....

 

Edouard :   Bon, finalement changement de programme pour ce soir, pas de baignade, on reste au Marin à cause de moi... Avant de savoir que je partais avec ZERO, j’étais un peu déprimé, bloqué ici sans perspective, et sans lecture !!! J’ai fait les Librairies Antillaises, quand elles étaient ouvertes, et les plus grandes surfaces de l’île (la Galleria et Génipa pour les intimes) pas moyens de mettre la main sur autres chose qu’un Marc Lévi ou les confessions de Michelle Obama. Ni même une liseuse... J’avais bien fait une razzia à la laverie du Marin avant le confinement, je butais sur le dernier morceau, « Femmes », de Philippe Sollers. Une toccata de prêt de 600 pages, un peu misogyne, un peu ronflante, un peu décousue, mais qui a eu le mérite de m’avoir résisté. Et il fallait envisager la suite qui finirait bien par arriver.
Enfin, j’ai donc commandé une liseuse il y a 16 jours. Confinement oblige, le temps s’allonge... Mais tout vient à point... notamment Suzette... Je vais pouvoir laisser le pavé. La liseuse est là. Et je l’ai terminé...

Edouard : Bon, finalement changement de programme pour ce soir, pas de baignade, on reste au Marin à cause de moi... Avant de savoir que je partais avec ZERO, j’étais un peu déprimé, bloqué ici sans perspective, et sans lecture !!! J’ai fait les Librairies Antillaises, quand elles étaient ouvertes, et les plus grandes surfaces de l’île (la Galleria et Génipa pour les intimes) pas moyens de mettre la main sur autres chose qu’un Marc Lévi ou les confessions de Michelle Obama. Ni même une liseuse... J’avais bien fait une razzia à la laverie du Marin avant le confinement, je butais sur le dernier morceau, « Femmes », de Philippe Sollers. Une toccata de prêt de 600 pages, un peu misogyne, un peu ronflante, un peu décousue, mais qui a eu le mérite de m’avoir résisté. Et il fallait envisager la suite qui finirait bien par arriver.
Enfin, j’ai donc commandé une liseuse il y a 16 jours. Confinement oblige, le temps s’allonge... Mais tout vient à point... notamment Suzette... Je vais pouvoir laisser le pavé. La liseuse est là. Et je l’ai terminé...

Edouard : 1ère soirée de confinement au mouillage devant Sainte-Anne. On découvre la cacophonie de 20h, l’hommage aux soignants en forme de défouloir, une manière de se rappeler la raison pour laquelle nous sommes bloqués

Edouard : 1ère soirée de confinement au mouillage devant Sainte-Anne. On découvre la cacophonie de 20h, l’hommage aux soignants en forme de défouloir, une manière de se rappeler la raison pour laquelle nous sommes bloqués

Edouard : Piano tribord
ZERO est un beau bébé conçu pour affronter des conditions difficiles, alors le reste est facilité au maximum. Tous les bouts reviennent dans le cockpit sur deux pianos, aériens...

Edouard : Piano tribord
ZERO est un beau bébé conçu pour affronter des conditions difficiles, alors le reste est facilité au maximum. Tous les bouts reviennent dans le cockpit sur deux pianos, aériens...

Edouard : Confinement J3, après avoir sublimé ses dessous, Z. laisse les lions s’enflammer sur sa jupe
NDLR : ils ont gratté la coque, et maintenant ils font un BBQ dans la jupe !

Edouard : Confinement J3, après avoir sublimé ses dessous, Z. laisse les lions s’enflammer sur sa jupe
NDLR : ils ont gratté la coque, et maintenant ils font un BBQ dans la jupe !

Edouard :  Lorsque tu mettras le cap sur Ithaque,
fais de sorte que ton voyage soit long,
plein d'aventures et d'expériences.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
et la colère de Poséidon ne crains,
ils ne se trouveront point sur ton chemin
si ta pensée reste élevée, si une émotion de qualité
envahit ton esprit et ton corps. Lestrygons Cyclopes,
et la fureur de Poséidon tu n'auras à affronter
que si tu les portes en toi,
si c'est ton âme qui les dresse devant toi.
Fais de sorte que ton parcours soit long.
Que nombreux soient les matins
oú - avec quel délice et quelle joie! -
tu découvriras des ports inconnus,
des ports nouveaux pour toi, et tu iras
t'arrêter devant les échoppes Phéniciennes
pour acquérir les belles marchandises
nacres, coraux, ambres, ébènes
et des parfums voluptueux,
surtout beaucoup de parfums voluptueux;
et tu iras d'une ville Egyptienne à l'autre
pour apprendre, et encore apprendre, de la bouche des savants.
La pensée d'Ithaque ne doit pas te quitter.
Elle sera toujours ta destination.
Mais n'écourte pas la durée du voyage.
Il vaut mieux que cela prenne des longues années
et que déjà vieux tu atteignes l'île,
riche de tout ce que tu as acquis sur ton parcours
et sans te dire
qu'Ithaque t'amènera des richesses nouvelles.
Ithaque t'a offert le beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a plus rien à te donner.
Et si tu la trouvais pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage à présent et plein d'expérience,
tu as certainement compris
ce que pour toi Ithaque signifie.

Edouard : Lorsque tu mettras le cap sur Ithaque,
fais de sorte que ton voyage soit long,
plein d'aventures et d'expériences.
Les Lestrygons et les Cyclopes,
et la colère de Poséidon ne crains,
ils ne se trouveront point sur ton chemin
si ta pensée reste élevée, si une émotion de qualité
envahit ton esprit et ton corps. Lestrygons Cyclopes,
et la fureur de Poséidon tu n'auras à affronter
que si tu les portes en toi,
si c'est ton âme qui les dresse devant toi.
Fais de sorte que ton parcours soit long.
Que nombreux soient les matins
oú - avec quel délice et quelle joie! -
tu découvriras des ports inconnus,
des ports nouveaux pour toi, et tu iras
t'arrêter devant les échoppes Phéniciennes
pour acquérir les belles marchandises
nacres, coraux, ambres, ébènes
et des parfums voluptueux,
surtout beaucoup de parfums voluptueux;
et tu iras d'une ville Egyptienne à l'autre
pour apprendre, et encore apprendre, de la bouche des savants.
La pensée d'Ithaque ne doit pas te quitter.
Elle sera toujours ta destination.
Mais n'écourte pas la durée du voyage.
Il vaut mieux que cela prenne des longues années
et que déjà vieux tu atteignes l'île,
riche de tout ce que tu as acquis sur ton parcours
et sans te dire
qu'Ithaque t'amènera des richesses nouvelles.
Ithaque t'a offert le beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais pas pris la route.
Elle n'a plus rien à te donner.
Et si tu la trouvais pauvre, Ithaque ne t'a pas trompé.
Sage à présent et plein d'expérience,
tu as certainement compris
ce que pour toi Ithaque signifie.

Edouard : Cette fois la Martinique c’est fini pour moi...! Arrivé par le sud de l’île à la fin de janvier, je la quitte par le nord aujourd’hui, en ayant pris le temps de la découvrir, ses paysages, ses gens, sa cuisine !Après avoir passé la nuit - seuls, tout seuls - à l’anse Céron nous entamons la remontée de l’arc Antillais ; cap sur les Saintes et la Guadeloupe !

Edouard : Cette fois la Martinique c’est fini pour moi...! Arrivé par le sud de l’île à la fin de janvier, je la quitte par le nord aujourd’hui, en ayant pris le temps de la découvrir, ses paysages, ses gens, sa cuisine !Après avoir passé la nuit - seuls, tout seuls - à l’anse Céron nous entamons la remontée de l’arc Antillais ; cap sur les Saintes et la Guadeloupe !

Edouard : Dans la peau du barreur, dans le canal entre la Martinique et la Dominique au petit matin. 20nds établis, 10nds au speedo, Z. est un sacré bateau

Edouard : Dans la peau du barreur, dans le canal entre la Martinique et la Dominique au petit matin. 20nds établis, 10nds au speedo, Z. est un sacré bateau

Edouard : Passage de la Pointe du Vieux Phare devant un grain
Le vent monte à 30nds, tout le monde sur le pont pour prendre un ris

Edouard : Passage de la Pointe du Vieux Phare devant un grain
Le vent monte à 30nds, tout le monde sur le pont pour prendre un ris

Edouard : Aujourd’hui je suis un enfant...
Lorsque j’ai annoncé que je m’embarquais pour la transat retour, une amie m’a dit que « je vivais ma meilleure vie ». L’expression m’a interpellé, je voyais aussi certains mauvais côtés...
Et puis ce matin, après le petit-déjeuner, je me suis mis à l’eau et ma première image a été une tortue qui nageait tranquillement à quelques mètres de moi... Et puis cet après-midi, Tim et Brieuc, à l’eau, voient un aileron, puis deux, quatre, six dauphins au milieu du mouillage ! Je les rejoins et on part pour un moment surréaliste, dingue, hors du temps... Les quatre adultes et deux bébés tournent autour de nous, s’approchent à nous toucher... Un mâle plein de cicatrices s’approche de moi, gueule ouverte, en cliquant, un peu flippant ! Quelles sont ses intentions ?! Et puis il me tourne autour, les yeux mi-clos, un bébé s’approche de moi, les autres sont sereins... Alors je plonge, un des gros me suit ; il remonte et va taquiner un de ces congénère, puis se plie, vertical et baille tranquillement. Il repart ensuite vers son acolyte et ils partent tous les deux vers le font en se mordillant, nous qui les suivons, eux qui continuent comme si de rien n’était. Puis ils reprennent le large en bavardant... Ils reviennent... Les jeux reprennent...
Aujourd’hui, trois tortues et six dauphins sont venus nager avec nous et je me suis senti comme un gamin. Oui, je vis probablement ma meilleure vie...!

Edouard : Aujourd’hui je suis un enfant...
Lorsque j’ai annoncé que je m’embarquais pour la transat retour, une amie m’a dit que « je vivais ma meilleure vie ». L’expression m’a interpellé, je voyais aussi certains mauvais côtés...
Et puis ce matin, après le petit-déjeuner, je me suis mis à l’eau et ma première image a été une tortue qui nageait tranquillement à quelques mètres de moi... Et puis cet après-midi, Tim et Brieuc, à l’eau, voient un aileron, puis deux, quatre, six dauphins au milieu du mouillage ! Je les rejoins et on part pour un moment surréaliste, dingue, hors du temps... Les quatre adultes et deux bébés tournent autour de nous, s’approchent à nous toucher... Un mâle plein de cicatrices s’approche de moi, gueule ouverte, en cliquant, un peu flippant ! Quelles sont ses intentions ?! Et puis il me tourne autour, les yeux mi-clos, un bébé s’approche de moi, les autres sont sereins... Alors je plonge, un des gros me suit ; il remonte et va taquiner un de ces congénère, puis se plie, vertical et baille tranquillement. Il repart ensuite vers son acolyte et ils partent tous les deux vers le font en se mordillant, nous qui les suivons, eux qui continuent comme si de rien n’était. Puis ils reprennent le large en bavardant... Ils reviennent... Les jeux reprennent...
Aujourd’hui, trois tortues et six dauphins sont venus nager avec nous et je me suis senti comme un gamin. Oui, je vis probablement ma meilleure vie...!

Edouard : Allez, cette fois c’est reparti. Et cette fois je plonge, nous plongeons clairement dans l’incertitude. Cette fois-ci, par rapport à l’aller avec les alizés - qu’on n’a pas rencontrés - la météo n’est pas visible à long terme ; cette fois-ci nous aurons sûrement du vent contraire ; cette fois-ci nous rencontrerons peut-être une dépression ; cette fois-ci encore on ajoutera les incertitudes de la route à une déconnexion totale, sans repère, même visuel ; cette fois-ci ce sera vraiment inconfortable... Et cette fois-ci on part sans avertissement ni échauffement, de manière brutale, comme on retire un pansement. Le capitaine m’a cueilli au réveil avec cette nouvelle, nous partons après le déjeuner ; alors que nous n’envisagions aucun départ avant vendredi.
Mes équipiers dorment encore, ils ne se doutent de rien...
.
Hier fut une première en chasse sous-marine, une dernière festive, inconsciente de ce qui se préparait : barbecue de rougets, carpes, carangue bleue, poisson lion et même une langouste ! Dernier rhum... sans le savoir, l’aurais-je dégusté davantage ?
Pas de dernière grasse mat’. Levé 6h, comme d’hab. Deux heures à cogiter avec le capitaine avant que les autres ne se lèvent, puis rangement en guise de célébration de départ. .
Cette fois-ci cap sur les Açores !

Edouard : Allez, cette fois c’est reparti. Et cette fois je plonge, nous plongeons clairement dans l’incertitude. Cette fois-ci, par rapport à l’aller avec les alizés - qu’on n’a pas rencontrés - la météo n’est pas visible à long terme ; cette fois-ci nous aurons sûrement du vent contraire ; cette fois-ci nous rencontrerons peut-être une dépression ; cette fois-ci encore on ajoutera les incertitudes de la route à une déconnexion totale, sans repère, même visuel ; cette fois-ci ce sera vraiment inconfortable... Et cette fois-ci on part sans avertissement ni échauffement, de manière brutale, comme on retire un pansement. Le capitaine m’a cueilli au réveil avec cette nouvelle, nous partons après le déjeuner ; alors que nous n’envisagions aucun départ avant vendredi.
Mes équipiers dorment encore, ils ne se doutent de rien...
.
Hier fut une première en chasse sous-marine, une dernière festive, inconsciente de ce qui se préparait : barbecue de rougets, carpes, carangue bleue, poisson lion et même une langouste ! Dernier rhum... sans le savoir, l’aurais-je dégusté davantage ?
Pas de dernière grasse mat’. Levé 6h, comme d’hab. Deux heures à cogiter avec le capitaine avant que les autres ne se lèvent, puis rangement en guise de célébration de départ. .
Cette fois-ci cap sur les Açores !

Edouard : Départ sous trinquette et un ris, 8nds au compteur...

Edouard : Départ sous trinquette et un ris, 8nds au compteur...

Edouard : 1er jour - 21 avril
Au fait, nous sommes partis. À fond la caisse, sans prévenir, et sans appréhension, pas le temps de monter.
18:30 UTC 0 ; juste après le déjeuner, 14:30 pour nous.
Cap au nord avant d’obliquer vers l’est dans quelques jours. On joue avec le vent dans les canaux entre les îles. Antigua devant, Guadeloupe derrière, Montserrat sous le vent dans son exil volcanique. On file à près de 10nds, ça s’annonce plus dynamique que l’aller...

Edouard : 1er jour - 21 avril
Au fait, nous sommes partis. À fond la caisse, sans prévenir, et sans appréhension, pas le temps de monter.
18:30 UTC 0 ; juste après le déjeuner, 14:30 pour nous.
Cap au nord avant d’obliquer vers l’est dans quelques jours. On joue avec le vent dans les canaux entre les îles. Antigua devant, Guadeloupe derrière, Montserrat sous le vent dans son exil volcanique. On file à près de 10nds, ça s’annonce plus dynamique que l’aller...

Edouard : 2ème jour - 22 avril
11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4... Top départ !
Ça y est nous sommes partis. Vraiment ?! Et les « 3, 2, 1 » ?
Personne ne l’a vu venir ce compte à rebours amputé, en tout cas pas moi.
Nous devions finir notre confinement préventif le 24 avril et identifier la meilleure fenêtre météo à partir de ce moment. J’ai vécu ce départ sans préavis de manière brutale, dépasser l’appréhension en se jetant à l’eau sans réfléchir ? J’ai accueilli la proposition avec réticence...
Oui, la météo est correcte et l’on ne sait pas quand un opportunité se représentera. Oui, les risques liés au Covid-19 sont minimes et nous pouvons mettre en fuite vers Saint Martin durant les trois prochains jours si malgré tout un symptôme survient. Mais j’aurais voulu me préparer à ce départ...
La mémoire d’un événement dépend principalement 1) au préalable de la manière dont on s’y prépare, en se projetant dans la situation à venir, et 2) ensuite de la gestion du souvenir qui en découle. Ces derniers jours ont bien évidemment servi à préparer le bateau (carénage, graissage des hélices, un peu de couture) et le départ (avitaillement, pleins, configuration de l’électronique pour la météo, quarantaine préventive) mais en partant trois jours avant l’échéance j’ai été amputé de ma préparation perso... Ce départ c’est le début d’une aventure, une transatlantique retour ce n’est pas rien ! Et puis c’est bien un retour, le début de la fin de mon voyage. J’aurais voulu prendre le temps de me projeter, de regarder en arrière, de faire un peu le bilan, digérer avant d’engranger de nouveau des milles. Éviter l’accumulation d’expériences à la chaîne. Prendre conscience de la chance que j’ai. Savourer ce que je vais quitter. Puis laisser monter le stress qui t’incite à vérifier chaque détail plusieurs fois. Regarder encore la météo et jauger toutes les options. Appréhender les possibilités. Avoir encore le temps de rêver ce voyage avant qu’il ne devienne réalité...

Je suis parti amputé de mon enthousiasme mais les 1ers miles nous ont rapidement tous mis dans l’ambiance ! 20-23nds de vent établis, un bateau régulièrement au-dessus de 10nds, c’est une manière efficace de retrouver le sourire ! .

Notre monture a beau être immense, la nuit dans la pointe avant - zone où les mouvements du bateau sont les plus prononcés - avec la houle du large cela tranche radicalement avec le calme du mouillage idyllique de Deshaies... Cette fois c’est parti !

Je viens de terminer mon 1er quart de nuit de cette transat. Et la frustration que je pouvais avoir suite à ce départ anticipé s’est dissipée. Il y a quelque chose de grisant, à la limite de l’inconscience, à filer dans le noir à la barre d’une telle machine. Il faut s’imaginer aux commandes d’un gros camion lancé au trot sur un terrain accidenté alors que vous avez les yeux bandés... On cherche alors les grains de lumière au travers du tissus pour garder le cap, on déploie d’autres sens pour percevoir le relief et l’accompagner à la barre, et on se détend ; il faut accepter que la situation est tout à fait normale. Je viens d’atteindre 11nds au bon plein, sans même m’en rendre compte, quand je n’avais pas dépassé 8nds à l’aller. Tout est normal...

Edouard : 2ème jour - 22 avril
11, 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4... Top départ !
Ça y est nous sommes partis. Vraiment ?! Et les « 3, 2, 1 » ?
Personne ne l’a vu venir ce compte à rebours amputé, en tout cas pas moi.
Nous devions finir notre confinement préventif le 24 avril et identifier la meilleure fenêtre météo à partir de ce moment. J’ai vécu ce départ sans préavis de manière brutale, dépasser l’appréhension en se jetant à l’eau sans réfléchir ? J’ai accueilli la proposition avec réticence...
Oui, la météo est correcte et l’on ne sait pas quand un opportunité se représentera. Oui, les risques liés au Covid-19 sont minimes et nous pouvons mettre en fuite vers Saint Martin durant les trois prochains jours si malgré tout un symptôme survient. Mais j’aurais voulu me préparer à ce départ...
La mémoire d’un événement dépend principalement 1) au préalable de la manière dont on s’y prépare, en se projetant dans la situation à venir, et 2) ensuite de la gestion du souvenir qui en découle. Ces derniers jours ont bien évidemment servi à préparer le bateau (carénage, graissage des hélices, un peu de couture) et le départ (avitaillement, pleins, configuration de l’électronique pour la météo, quarantaine préventive) mais en partant trois jours avant l’échéance j’ai été amputé de ma préparation perso... Ce départ c’est le début d’une aventure, une transatlantique retour ce n’est pas rien ! Et puis c’est bien un retour, le début de la fin de mon voyage. J’aurais voulu prendre le temps de me projeter, de regarder en arrière, de faire un peu le bilan, digérer avant d’engranger de nouveau des milles. Éviter l’accumulation d’expériences à la chaîne. Prendre conscience de la chance que j’ai. Savourer ce que je vais quitter. Puis laisser monter le stress qui t’incite à vérifier chaque détail plusieurs fois. Regarder encore la météo et jauger toutes les options. Appréhender les possibilités. Avoir encore le temps de rêver ce voyage avant qu’il ne devienne réalité...

Je suis parti amputé de mon enthousiasme mais les 1ers miles nous ont rapidement tous mis dans l’ambiance ! 20-23nds de vent établis, un bateau régulièrement au-dessus de 10nds, c’est une manière efficace de retrouver le sourire ! .

Notre monture a beau être immense, la nuit dans la pointe avant - zone où les mouvements du bateau sont les plus prononcés - avec la houle du large cela tranche radicalement avec le calme du mouillage idyllique de Deshaies... Cette fois c’est parti !

Je viens de terminer mon 1er quart de nuit de cette transat. Et la frustration que je pouvais avoir suite à ce départ anticipé s’est dissipée. Il y a quelque chose de grisant, à la limite de l’inconscience, à filer dans le noir à la barre d’une telle machine. Il faut s’imaginer aux commandes d’un gros camion lancé au trot sur un terrain accidenté alors que vous avez les yeux bandés... On cherche alors les grains de lumière au travers du tissus pour garder le cap, on déploie d’autres sens pour percevoir le relief et l’accompagner à la barre, et on se détend ; il faut accepter que la situation est tout à fait normale. Je viens d’atteindre 11nds au bon plein, sans même m’en rendre compte, quand je n’avais pas dépassé 8nds à l’aller. Tout est normal...

Edouard : La fête est finie.
Le vent tombe progressivement, jusqu’à ma prise de quart à 20h, la décision est prise d’allumer le moteur. Le quart dans les fumées, mon préféré. .
21:32
Le regard fixé sur l’anémomètre, je me languis de la risée qui m’autorisera à terminer à la voile
.
05:23
Brieuc me réveille pour mon quart de veille. Plus tard que prévu, les garçons m’ont laissé dormir. Le vent a repris doucement quand j’ai laissé la barre hier, j’ai été bercé, indolent, parti vers d’autres univers.
Le bateau file maintenant à 7nds, pas au mieux de ses formes mais de quoi retrouver le sourire. On profite pour discuter pendant que la température est supportable. .
La matinée va voir se succéder les absences et les retours du vents jouant avec nos nerfs. J’entame une sieste après le déjeuner alors que nous progressons à 9nds. Je suis réveillé 30min plus tard par la baume qui claque si fort qu’elle en ébranle tout le bateau ; nous sommes dans la pétole et le clapot...
.
2 h
Photo de profil de objectiftransat
objectiftransat
La transat aller avait été l’occasion d’évoluer progressivement vers la chaleur, nous laissant le temps de développer le tannage nécessaire pour se protéger d’un soleil mordant. Pour le retour, ce n’est pas la même histoire... J’ai passé les dernières semaines à fuir le soleil, dissimulé sous les frondaisons ou lové dans un hamac lorsqu’il se pointait. Mon armure caramel a fondu.
Autant dire que pour mon retour sur ce grand miroir éblouissant je passe une bonne partie de mon temps caché dans le carré. Je pourrais enfiler chapeau, manches longues et pantalon pour aller m’activer sur le pont, mais à ces heures cuisantes tout vêtement est un calvaire, et il y a déjà plus de volontaires que nécessaire... J’attends que l’astre décline pour retrouver quelques pigments, la plupart du temps je lis, rattrapant le retard, et tente de rivaliser en cuisine.

Edouard : La fête est finie.
Le vent tombe progressivement, jusqu’à ma prise de quart à 20h, la décision est prise d’allumer le moteur. Le quart dans les fumées, mon préféré. .
21:32
Le regard fixé sur l’anémomètre, je me languis de la risée qui m’autorisera à terminer à la voile
.
05:23
Brieuc me réveille pour mon quart de veille. Plus tard que prévu, les garçons m’ont laissé dormir. Le vent a repris doucement quand j’ai laissé la barre hier, j’ai été bercé, indolent, parti vers d’autres univers.
Le bateau file maintenant à 7nds, pas au mieux de ses formes mais de quoi retrouver le sourire. On profite pour discuter pendant que la température est supportable. .
La matinée va voir se succéder les absences et les retours du vents jouant avec nos nerfs. J’entame une sieste après le déjeuner alors que nous progressons à 9nds. Je suis réveillé 30min plus tard par la baume qui claque si fort qu’elle en ébranle tout le bateau ; nous sommes dans la pétole et le clapot...
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2 h
Photo de profil de objectiftransat
objectiftransat
La transat aller avait été l’occasion d’évoluer progressivement vers la chaleur, nous laissant le temps de développer le tannage nécessaire pour se protéger d’un soleil mordant. Pour le retour, ce n’est pas la même histoire... J’ai passé les dernières semaines à fuir le soleil, dissimulé sous les frondaisons ou lové dans un hamac lorsqu’il se pointait. Mon armure caramel a fondu.
Autant dire que pour mon retour sur ce grand miroir éblouissant je passe une bonne partie de mon temps caché dans le carré. Je pourrais enfiler chapeau, manches longues et pantalon pour aller m’activer sur le pont, mais à ces heures cuisantes tout vêtement est un calvaire, et il y a déjà plus de volontaires que nécessaire... J’attends que l’astre décline pour retrouver quelques pigments, la plupart du temps je lis, rattrapant le retard, et tente de rivaliser en cuisine.

Edouard : 15 jours, top Chronos, et nous retrouvons un peu de vie au milieu de l’Atlantique. Faial, les Açores... Après la Guadeloupe et ses charmes, les quarts de nuits à cinq, les cachalots dans la lune qui semblent chercher l’accrochage, trop de pétole (toujours), du gras d’air (beaucoup, des Beauforts, 8 à 9) et des vagues (au moins 5m selon les participants, en tout cas l’impression véritable de dormir dans une machine à laver..:) pendant quatre jours),les globicéphales qui rentrent de we, les dauphins et les puffins qui visitent tous les jours, 5 inconnus devenus des amis, un finish de folie sous spi, et un bateau qui vous donne des goûts de luxe en terme de vitesse de croisière !
Les infos arrivent, ce soir on souffle un coup
2 j

Edouard : 15 jours, top Chronos, et nous retrouvons un peu de vie au milieu de l’Atlantique. Faial, les Açores... Après la Guadeloupe et ses charmes, les quarts de nuits à cinq, les cachalots dans la lune qui semblent chercher l’accrochage, trop de pétole (toujours), du gras d’air (beaucoup, des Beauforts, 8 à 9) et des vagues (au moins 5m selon les participants, en tout cas l’impression véritable de dormir dans une machine à laver..:) pendant quatre jours),les globicéphales qui rentrent de we, les dauphins et les puffins qui visitent tous les jours, 5 inconnus devenus des amis, un finish de folie sous spi, et un bateau qui vous donne des goûts de luxe en terme de vitesse de croisière !
Les infos arrivent, ce soir on souffle un coup
2 j

Edouard : Après avoir cavalé quinze jours durant au rythme du vent, celui-ci se refuse à nous. Une cellule devant le Golfe de Gascogne nous empêche d’y entrer. Associée à du vent (fort) de face, notre retour en Bretagne est repoussé, on attend la bonne fenêtre.
Alors on prend notre mal en patience, sans trop savoir sur quel pied danser. À l’image de la météo locale qui alterne la bruine glaçante et le ciel bleu avec vue sur le Pico, Horta nous présente un visage doux amer. D’un côté le paysage de bocages vallonnés de verts tendres évoque une Contrée idéale peuplée de Peter’s boys (du nom du mythique café qui accueille les navigateurs au sortir de leur odyssée) à l’hospitalité et à la bonne humeur inaltérable ; de l’autre, des autorités locales qui nous interdisent de mettre le pied à terre - malgré plus d’un mois de confinement ! - avec interdiction de se baigner, et de pêcher ! Les agents zélés semblent ne pas avoir apprécié notre tentative de sortie des poubelles du premier jour. Ils nous gardent à l’œil depuis la digue.
Alors on s’occupe en enviant le déconfinement annoncé de ceux qui jusqu’alors nous enviaient...
#sailing #confinement
2 h

Edouard : Après avoir cavalé quinze jours durant au rythme du vent, celui-ci se refuse à nous. Une cellule devant le Golfe de Gascogne nous empêche d’y entrer. Associée à du vent (fort) de face, notre retour en Bretagne est repoussé, on attend la bonne fenêtre.
Alors on prend notre mal en patience, sans trop savoir sur quel pied danser. À l’image de la météo locale qui alterne la bruine glaçante et le ciel bleu avec vue sur le Pico, Horta nous présente un visage doux amer. D’un côté le paysage de bocages vallonnés de verts tendres évoque une Contrée idéale peuplée de Peter’s boys (du nom du mythique café qui accueille les navigateurs au sortir de leur odyssée) à l’hospitalité et à la bonne humeur inaltérable ; de l’autre, des autorités locales qui nous interdisent de mettre le pied à terre - malgré plus d’un mois de confinement ! - avec interdiction de se baigner, et de pêcher ! Les agents zélés semblent ne pas avoir apprécié notre tentative de sortie des poubelles du premier jour. Ils nous gardent à l’œil depuis la digue.
Alors on s’occupe en enviant le déconfinement annoncé de ceux qui jusqu’alors nous enviaient...
#sailing #confinement
2 h

Apres le recit de Edouard, à travers sa page instagram, voici quelques photso, un peu en vrac . 

 

Et maintenant cher lecteur, vous allez voir quelque chose d'incroyable . Je savais Zero rapide , mais a ce point !!!!  

 

accrochez vous , c'est parti . je crois que c'est Corentin .....

 



09/05/2020
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